Les échardes de la vie : ces douleurs qui réveillent l’âme
- Marie Noelle Bon
- 14 avr.
- 2 min de lecture

Un simple retour au bois… et une leçon inattendue
Ce jour-là, je faisais un geste simple. Je rentrais du bois. Cela peut paraître anodin, mais pour moi, c’est un instant presque sacré. Je me chauffe au bois, et j’aime profondément cette chaleur vivante qui émane du feu. Le crépitement, la lumière dansante… tout m’invite à une forme de présence, de silence intérieur. C’est souvent là, devant la cheminée, que je me reconnecte à moi, que je laisse la vie circuler en conscience. Une pause. Une respiration dans ce monde qui va trop vite.
Et puis, ce jour-là, j’ai oublié mes gants. Une petite piqûre, un frisson dans la paume. Sur le moment, je n’y ai pas prêté attention. J’étais occupé, concentré sur autre chose. Et pourtant, au fil des heures, à chaque fois que je touchais cette zone, une douleur vive revenait me rappeler sa présence. En fin de journée, poussé par cette gêne persistante, je suis allé voir : une écharde s’était glissée là, profondément, silencieusement.
Les échardes de la vie : messagères de l’invisible
Et c’est là que tout m’a frappé. Cette écharde était plus qu’un simple éclat de bois. Elle m’a murmuré quelque chose de plus grand, de plus subtil. Et si la vie elle-même fonctionnait de cette façon ?Et si les douleurs, les blocages, les “accidents de parcours” n’étaient en réalité que des échardes de la vie, placées sur notre route pour nous faire ralentir, pour nous inviter à regarder là où nous n’osons plus poser les yeux ?
Car oui, il y a ces blessures anciennes, ces mémoires enfouies, ces parties de nous que nous préférons oublier. Mais la vie, dans sa grande intelligence, vient doucement appuyer là où ça fait mal. Non pas pour nous faire souffrir, mais pour nous réveiller. Pour nous aider à nous souvenir. Pour nous inviter à guérir.
Accueillir les échardes, c’est choisir de se libérer
Pendant des années, j’ai fui certaines douleurs. Je les ai cachées sous l’activité, le contrôle, le “ça va aller”. Et comme beaucoup, j’ai cru qu’en ne regardant pas, ça disparaîtrait. Mais la vérité, c’est que les échardes de la vie restent là… tant que nous refusons de les voir. Elles deviennent alors des fatigues inexpliquées, des tensions récurrentes, des situations qui se répètent. Jusqu’au jour où nous décidons de regarder, d’écouter.
Ce jour-là, en enlevant l’écharde de ma main, j’ai pensé à toutes celles que la vie m’avait plantées dans le cœur. Et j’ai compris : ces douleurs sont des messagères. Elles nous révèlent des parts oubliées de notre histoire, des fragments de nous-mêmes qui ne demandent qu’à être aimés et réunifiés.
Et vous, quelles échardes la vie vous tend-elle aujourd’hui ?
Je vous invite, si vous le souhaitez, à prendre un moment avec vous-même. Pas pour vous juger, ni pour chercher une blessure à tout prix… mais pour ressentir. Y a-t-il une situation qui revient ? Une émotion tenace ? Une douleur subtile qui semble vous suivre en silence ? Et si c’était là une écharde de la vie ? Une invitation à vous regarder avec tendresse. À accueillir ce qui est encore sensible. À faire de la place pour guérir.
La vie ne nous veut pas du mal. Elle cherche juste, parfois maladroitement, à nous faire retrouver le chemin vers nous-mêmes.
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