Tout avait si bien commencé ! C'était une magnifique journée. je marchais sur cette route, au coeur de la campagne. Un sourire se dessinait sur mes lèvres, à la pensée de ce moment de pure magie qu'était ma vie.
Quand soudain, des nuages sombres, se sont imposés, renvoyant le soleil au fin fond du ciel. Un froid glacial m'a enveloppée, m'arrêtant net dans mon élan matinal.
Tout au fond de moi, je ressentais une peur. Elle m'était impossible à définir, juste une sensation, un pressentiment que les choses allaient se gâter.
Alors je me suis rassurée, en me disant :"Allez Marie, avance".
Quand soudain, alors que je commençais à reprendre confiance, je vis l'effroyable !
Mon monde obscur
Devant moi, s'étendait, non plus une route, mais un chemin avec de la boue. Là je me suis dit : "pas grave tu vas juste te salir les chaussures". Alors que cette pensée venait m'encourager, à quelques mètres, je voyais un cheval, emprisonné dans cette boue. Il était comme aspiré vers le fond, je le voyais disparaitre, et j'étais là, face à cette mort incertaine de ce pauvre animal, totalement impuissante ; tétanisée par la peur de vivre la même chose que lui.
Je pouvais faire demi-tour, mais après tout ce chemin parcouru, je trouvais injuste de me laisser arrêter par cet obstacle.
Ne dit-on pas que rien n'est insurmontable !
Mais ce chemin, me criait : "attention je suis dangereux, tu ne sais pas où tu mets les pieds !" Et pour complèter ce tableau, déjà bien sombre, un épais brouillard est venu mettre sa touche de macabre. Je ne voyais plus grand chose devant moi, et surtout je ne voyais pas la fin de ce chemin. J'essayais bien de me motiver, mais je finis par me dire : "Non, c'est trop dangereux, tu ne vois même pas où tu vas, tu marches à l'aveugle ".
Je me sentais totalement piégée, et seule au monde !
Je guettais le moindre bruit, le moindre mouvement, m'attendant à voir surgir des monstres, des bêtes sauvages. La panique s'empara de moi, je ressentais des sanglots s'étouffer dans ma gorge, j'étais comme figée, incapable de bouger. Soudain, devant moi, j'ai entendu un craquement ; sauve qui peut, la peur me disait de courir mais je ne savais pas dans quelle direction !
Un parfait inconnu
Un homme est apparu. Je ne sais pas d'où il sortait. IL s'est approché de moi et m'a tendu la main : "Viens, prends ma main et suis moi". En moi, un vrai combat, ce parfait inconnu venait à mon secours, et j'en étais heureuse, mais en même temps, je m'interrogeais sur ces réelles attentions.
Je regardais cette main tendue, en laissant les questions assiégées mon pauvre cerveau terrorisé ; "Qui est cet homme ? D'où vient-il ? Que me veut-il ? Et si c'était un grand malade ? As-tu le choix ? Ma tête allait exploser".
Lui restait à m'observer en souriant. Je peux vous avouer que ce sourire ajoutait de l'agacement à cette peur qui me laissait muette et incapable de prendre une décision.
Doucement il a ajouté : "Je viens simplement t'aider, regarde devant toi, que vois-tu ?
J'ai bredouillé : "Ben rien..."
Es-tu certaine ? Regarde bien ! : Insista-t-il
Alors j'ai ouvert grand mes yeux, les projetant loin devant moi. Et je vis tout le paysage caché par ce brouillard se dessiner. J'étais stupéfaite !
Juste avant je ne voyais que du noir, et encore du noir !
Dans ma tête, tout s'apaisait, mon corps retrouvait l'envie de bouger, de poser un premier pas vers cet étranger pour atteindre cette main qu'il me tendait. Il a lancé un "maintenant avançons, reste bien derrière moi, et suis moi". Nous avons contourné ces grands trous de boue, et d'autres obstacles que je n'aurais même pas imagniné ! Au fur et à mesure de notre progression, le brouillard se dissipait, le ciel bleu enfin se laissait entrevoir.
Le bel étalon
Soudain j'ai entendu le hennissement d'un cheval ; au moment où je me demandais si c'était ce pauvre animal piégé, j'ai entendu des sabots résonner. Et je l'ai vu, il venait vers moi, il était magnifique, si grand, doté d'une magnifique robe noire. Il a baissé sa tête vers moi, de ses grands yeux, m'a invité à grimper sur son dos. Je lui ai carressé la tête, laissant couler toutes ces larmes que j'avais retenues. J'ai accepté son invitation ! Nous nous sommes comme envolés pour rejoindre une magnifique prairie, parsemée de jolies fleurs blanches et jaunes. Enfin je respirais, enfin j'étais libre !
Alors que je savourais cette victoire, je me suis réveillée brusquement, avec cette petite phrase qui tournait en boucle : "J'accepte de m'aider". Dernier message de ce rêve !
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