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Avez-vous peur de vieillir ?

Dernière mise à jour : 6 avr. 2023


J'ai grandi dans un petit village de 300 habitants, dans un coin perdu de France. Au gré des ruelles, des bancs de pierre accueillaient les anciens, mais pour moi la petite fille que j'étais, c'étaient des vieux, des vieilles, et ils me faisaient peur, ils représentaient la mort.


A chaque fois que je passais, ils réclamaient des bisous, de l'attention mais moi je fuyais. Voir leur peau toute fripée, c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas !


Bien sûr je me suis trouvée confrontée à l'obligation de dire bonjour à la dame ou au monsieur. C'était une vraie torture, et le mot torture n'est pas trop fort. Je devais embrasser ce visage, que je trouvais si laid, c'était comme si j'avais peur de me faire happer par ses rides, par ce temps passé gravé à tout jamais.


De plus, chez moi, les parents nous racontaient que si nous n'étions pas sages, le grand méchant vieux viendrait nous chercher dans la nuit. Puis j'ai grandi et cette légende s'est effacée avec ma peur des anciens, enfin je le croyais !


Mais j'avoue que je n'étais pas à l'aise avec les personnes agées, je ne leur voulais pas de mal, mais je préférais garder mes distances. A cette époque, je n'étais pas consciente, et je restais en surface de mes ressentis. En gros je les fuyais ainsi que mes peurs.


Nous devions être forts et courageux, pas de temps pour s'épancher sur nos émotions ! C'est ainsi que j'ai grandi.

Le temps a passé, et comme tout le monde ses marques se sont installés sur mon corps. J'ai dépensé des fortunes en crème miracle pour l'entretenir, le garder jeune. Mais aucune ne pouvait venir à bout de de ce délabrement.







Une fois de plus je fuyais par le paraitre.


Mais la vie, l'univers ont toujours de bonnes idées pour nous mettre face à nos peurs. Un jour où ma situation financière était plutôt catastrophique, j'ai reçu une offre d'emploi pour une société qui créait des logiciels. J'ai eu le poste ! Quel bonheur ! Mon premier jour malgré mon appréhension de prendre l'avion pour me rendre au siège social, j'étais toute emoustillée à l'idée d'intégrer ce groupe. Arrivée au siège j'ai rencontré mon supérieur hiérarchique qui m'a expliqué que dès le lundi je commençais sur le terrain en binome avec un collègue. Et devinez ce qu'il nommait terrain ? Des EHPAD, Etablissements pour personnes âgées dépendantes ! Chaque jour pendant 7 ans, je me suis retrouvée dans ce milieu, face à cette peur que je refusais toujours de voir !


Certaines personnes pourraient penser que cette peur n'est que futilité et pourtant elle a bien plus de conséquences sur nos vies.

Les conséquences de la peur de vieillir, sur le plan énergétique


Au niveau énergétique, c'est une peur prison. Je m'explique. Cette peur est liée au temps qui passe, donc au futur. C'est un réel combat en nous contre le temps qui passe, totalement perdu d'avance.


C'est en quelque sorte un refus d'avancer, de créer. Quand je me suis connectée à cette peur, devant moi j'ai vu surgir une énorme montagne noire. Elle ressemblait à un tas de cendres qui s'était accumulé au fil des incendies de ma vie. Elle me maintenait à la frontière du présent et du passé.


C'était comme si devant moi l'avenir n'existait pas, que je n'y avais pas accès !


Pourtant de l'autre côté de cette montagne je voyais de la lumière. Mais j'étais bloquée dans mes zones d'ombre, dans cette peur, et sa grande peur secondaire : la peur de la vie.


Une peur viscérale faite d'angoisses par rapport au futur, liées à la triste réalité de la vieillesse que l'on prône : solitude, douleurs, pauvreté, dépendances...

Au niveau spirituel cette peur nous bloque dans notre réalisation, de notre être profond. Elle nous freine dans la réalisation des objectifs de vie. Nous commençons, nous entreprenons avec la joie du nouveau mais rapidement nous laissons tomber. Nous n'allons pas jusqu'au bout car une petite phrase inconsciente vient nous susurrer "A quoi bon...". Nous nous enfermons dans une fatigue, une lassitude de la vie avec l'impression que quoique nous fassions rien ne pourra changer, notre estime de nous-même s'amoindrit au fil des années entraînant une perte de confiance en nous, en nos capacités.


Elle nous détourne de notre chemin en nous éloignant du cycle de l'incarnation. Imaginez comme une grande roue, qui tourne au fil de notre incarnation, du temps qui passe. Lorsque nous sommes dans l'acceptation nous nous laissons guider par cette roue qui tourne dans le sens des aiguilles d'une montre, nous guidant jusqu'au moment ultime où nous partirons en paix. Mais cette peur, nous incite à toujours vouloir remonter le temps, ce qui nous conduit à refuser ce cycle naturel, et nous nous épuisons à faire tourner notre roue dans le sens inverse. C'est épuisant, déprimant !


Ses conséquences dans notre vie du quotidien


Au niveau physique, nous perdons la joie de vivre, la tristesse gagne du terrain. Notre corps subit un stress continuel, qui donne naissance à des douleurs chroniques, une fatigue chronique. Puis le sommeil nous quitte. En effet, dormir est comme une petite mort, et c'est surtout du temps qui nous échappe, que nous avons l'impression de perdre.


Johnny Hallyday chantait : "Retiens la nuit", cette peur nous fait chanter : "Retiens le temps"

Comme nous avons peur de ce temps qui passe, nous vivons dans une forme de procrastination. Nous sommes constamment dans une forme de survie, et notre vie au niveau affectif, professionnel, amical, ressemble bien plus souvent à un champ de bataille qu'à un bel endroit ensoleillé de paix et de lumière.


Mener un projet à son terme c'est avant tout d'accepter de se projeter dans le temps, alors vous comprenez pourquoi il est difficile d'aller au bout de nos idées, de nos engagements ! Cette peur c'est tout le contraire d'une projection dans le futur, c'est s'agripper au passé, à ses souffrances, à ses échecs.


Comme nous ne laissons pas le flot de la vie s'écouler en alignement avec son courant naturel, nous vivons dans un cycle fermé qui nous ramène sans cesse à notre point de départ. Nous n'avançons pas !


Comment prendre conscience de cette peur ?


Prendre conscience de cette peur, est la première étape pour vous en libérer. Mais comme vous le savez il est parfois bien difficile de se regarder et d'être honnête avec soi-même !


Ses signes , je vais tenter de vous les lister :

  • Vous ressentez une fatigue de la vie,

  • Vous vous surprenez à être nostalgique,

  • Vous surveillez dans votre miroir les marques du temps,

  • Vous vous ruinez dans des crèmes miracles,

  • Vous n'arrivez pas à mener jusqu'au bout vos projets,

  • Au fil du temps, votre sommeil vous quitte,

  • Vous avez des douleurs bloquantes au niveau des jambes, des pieds, des hanches...

  • Vous êtes mal à l'aise avec les personnes âgées,

  • Vous avez peur de finir vos jours seul(e), abandonné(e), exclu(e) par la famille, la société,

  • Vous avez du mal à lâcher prise, vous voulez tout contrôler,

  • Vous vous dispersez dans vos activités avec des phases de totale léthargie,

  • Vous vivez dans l'impatience, et le doute...

Voici pour la plupart que j'ai mis en lumière au travers ma propre histoire et celle des personnes que j'accompagne.


Comment s'en libérer ?


La première étape sera de la reconnaitre, puis de l'accepter. Ensuite, de se relier à toutes les parts de nous à l'origine de cette peur. Des parts d'ici et d'ailleurs et de décider de les ramener à ici et maintenant.


Il est important de bien garder en mémoire que cette vie n'est que le reflet des autres voyages de notre âme, dont les enseignements n'ont pas été intégrés. Alors lors de cette acceptation, il est primordial de demander à bien se rattacher à tout ce qui est lié, dans cette vie et autre.


Puis vous demandez à vous rattacher aux parts de vous qui sont en lumière et dans la connaissance du temps, pour comprendre que ce cycle quand nous l'acceptons nous mène vers la sagesse.


Vous pouvez aussi, après la prise de conscience de cette peur, de votre reconnexion avec toutes les parts de vous, demander à l'esprit de l'éléphant de vous accompagner. Pour cela vous choisisez un endroit calme où vous ne serez pas dérangé(e), vous vous allongez, vous fermez vos yeux. Vous exprimez cette peur à voix haute, tout en vous autorisant à la ressentir dans votre corps physique, puis vous demandez à l'esprit de l'éléphant de vous accompagner. Vous restez ainsi en conscience et vous pensez à l'éléphant.


Pourquoi l'éléphant ? Simplement parce qu'à chaque fois que cette peur s'est présentée lors de consultation c'est lui qui se présentait....


"Le propre de la vieillesse est de plaindre le présent, de vanter le passé, et de craindre l'avenir." Chevalier de Méré






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