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Photo du rédacteurMarie Noelle Bon

Doux souvenirs d'enfance ou le vrai pardon

#Guérison de l'enfant intérieur

Ce matin alors que le soleil commençait à pointer ses premiers rayons, je suis allée faire ma marche quotidienne, et la pensée qui m'accompagnait était :"Comment savoir lorsque l'on a pardonné ?"


Cette question que l'on m'a à plusieurs reprises posée, attendait une réponse réelle et non une réponse théorique.


Sa douce chaleur réchauffait mon visage, l'air matinal balayait mes cheveux et le chant des oiseaux venaient compléter ce moment parfait de calme intérieur, idéal pour bien débuter une journée.


Un délicieux instant où les pensées se raréfiaient et où tout mon corps s'imprégnait des bienfaits de mère nature.


J'étais donc là, regardant mon chien courir après les papillons quand l'odeur du blé fraîchement coupé m'a transporté dans mon enfance...


De doux souvenirs défilaient et je me suis autorisée à revisiter ces moments insouciants de la petite Marie, liés à cette saison de moissons.


Je me suis revue arpentant la campagne sur mon petit vélo rouge pour porter des boissons fraîches à mon père qui trimait toute la journée et une partie de la nuit, sur sa moissonneuse, dans un brouillard de poussière. Le soleil était là, le taux d'humidité du blé était parfait alors il était impératif de terminer ces moissons avant que la pluie ne vienne.


Je voyais cette petite Marie, joyeuse, insouciante, c'était comme si elle volait au dessus des champs...


Et d'autres souvenirs se sont invités. Maman en train de préparer le mijot ou la trempine. Elle prenait du pain rassi qu'elle découpait en dés puis elle ajoutait du vin du sucre et au frigo ! En ajoutant : "Les hommes seront contents en rentrant !"


C'était sa manière à elle de prendre soin de sa tribu, non pas par des mots, ou des gestes tendres. Non ! juste par la confection de repas, que tout le monde appréciait. Elle savait nous faire plaisir en nous offrant nos petits plats préférés. Et papa c'était le mijot !


Et puis ces moments si précieux que j'avais oubliés...


Le soir mon grand-père de cœur nous emmenait retrouver mon père au bout du champ. Ma mère avait préparé une glacière, dans laquelle elle avait mis des sandwichs, des boissons fraîches. Nous étions tellement excités, que nous ne cessions de jacasser à l'arrière de la voiture. Mais on ne cassait pas les oreilles du grand-père vu qu'il était sourd !


Nous arrivions alors que le soleil descendait du ciel et laissait la place à son amie la lune. Mon grand-père étendait de veilles couvertures sur l'herbe et nous nous asseyons là, en attendant que mon père ait rempli sa trémie en s'approchant de notre camp de fortune.


Il conduisait sa grosse machine bruyante qui dévorait le blé, et le rejetait par sa grande cheminée dans la remorque qui attendait d'être gavée.


Plus nous le voyons venir vers nous, plus l'impatience nous gagnait ! Car nous avions un petit rituel, au retour l'un de nous serait choisi pour monter sur le monstre et rentrer à la ferme !


Puis venait le moment de goûter les sandwichs ! Ce délicieux pain fourré du pâté que maman avait préparé ! Un bon pâté paysan qui s'était fait dorer au four. J'aimais son dessus craquant, cet intérieur si moelleux parfumé d'épices et d'herbes aromatiques. Simple mais tellement bon !


Papa nous rejoignait recouvert de poussière, il ressemblait plus à un ramoneur qu'à un paysan !


Et puis il reprenait son travail et nous, nous allongions et regardions les étoiles...


Mon grand-père nous lisait le ciel alors que la tiède chaleur offerte à la lune par le soleil caressait nos petits visages.


La nuit avançait et le matin se rapprochait. C'était le moment de rentrer car l'humidité commençait à perler.


Mon grand-père désignait lequel de nous aurait cet immense privilège de rentrer sur le monstre mécanique. Quand c'était mon tour, j'étais fière surtout quand papa me mettait sur ses genoux et me laissait le volant... Je me revois sur la petite route nous menant vers le village, et cette entrée triomphante volée à mes frères qui pestaient en attendant leur tour.


Waouh ! J'avais l'impression d'être au sommet du monde !


Alors que tous ces souvenirs laissaient un sourire éclairer mon visage j'ai pris conscience enfin j'ai eu la confirmation que la petite Marie était guérie. Elle avait réellement pardonner à son enfance, pardonner à son âme l'incarnation dans cette famille de paysan. Et c'est un tendre sentiment d'amour qui avait effacé la colère de son coeur.


Alors à cette question comment savoir que le pardon est bien réel ?


Quand les souvenirs douloureux sont remplacés par de doux souvenirs...





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