đ„ Jeanne dâArc : et si on avait tout compris de travers ?
- Marie Noelle Bon

- 27 mai
- 3 min de lecture

Pendant longtemps, lâimage que jâavais de Jeanne dâArc Ă©tait celle dâune hĂ©roĂŻne tragique.
Une jeune fille sacrifiĂ©e, brĂ»lĂ©e vive pour avoir osĂ© croire, pour avoir suivi une voix intĂ©rieure. Comme beaucoup, je voyais en elle une figure dâinjustice. Et cette perception me mettait profondĂ©ment en colĂšre.
Mais au fil de mon cheminement, jâai dĂ©couvert autre chose. Quelque chose de plus grand. Quelque chose de plus intime. Car Jeanne dâArc, je ne la connaissais pas seulement de loin.
Elle est venue me chercher. Et elle mâa transformĂ©e.
âš Une rencontre inattendue
La premiĂšre fois que Jeanne dâArc sâest manifestĂ©e, jâĂ©tais encore jeune. Je crois que câĂ©tait au collĂšge, Ă lâĂ©poque oĂč on commence Ă lâĂ©tudier Ă lâĂ©cole. Elle est apparue dans mes mĂ©ditations, sans que je comprenne vraiment pourquoi. Ă lâĂ©poque, je nâĂ©tais pas prĂȘte. Alors elle est repartie.
Mais elle est revenue. Bien plus tard. En 2021, elle sâest prĂ©sentĂ©e Ă nouveau, et cette fois-ci, elle ne mâa pas lĂąchĂ©e. Cette annĂ©e-lĂ , je suis partie en vacances en Bretagne. Et lĂ , tout a commencĂ©. Jâai rencontrĂ© un praticien qui pratiquait un massage Ă©nergĂ©tique. En entrant dans son cabinet, il mâa regardĂ©e dans les yeux et mâa dit :« Bonjour Jeanne. Tu es venue avec ton cheval blanc ? »
Jâai ri jaune. Jâai cru quâil plaisantait, quâil Ă©tait un peu... perchĂ©. Mais ce soir-lĂ , en mĂ©ditation, elle est revenue.Jeanne. Droit devant moi. Sur son cheval. En armure. En feu.
Et lĂ , jâai compris que ce nâĂ©tait pas le bĂ»cher quâelle venait me montrer. CâĂ©tait le feu intĂ©rieur. Celui que je refusais encore dâhabiter.
đ„ La vĂ©ritĂ© que je refusais de voir
Comme beaucoup de personnes engagĂ©es sur un chemin spirituel, je cherchais la paix, la lumiĂšre, la douceur. Mais jâavais mis de cĂŽtĂ© une part de moi essentielle : la guerriĂšre.
Jeanne me lâa montrĂ© sans dĂ©tour. Et parfois, elle nâa pas Ă©tĂ© tendre. Quand je voulais Ă tout prix "nettoyer" cette mĂ©moire dâinjustice, elle sâest fĂąchĂ©e. Elle mâa dit :« Tu nâes pas encore prĂȘte Ă comprendre. » Puis elle est partie. LittĂ©ralement. Sur son cheval. En me laissant lĂ , comme une idiote.
Mais elle est revenue. Et cette fois, je lâai Ă©coutĂ©e.
đ Jeanne dâArc, guerriĂšre de lumiĂšre
Elle mâa montrĂ© quâelle nâĂ©tait pas lĂ pour souffrir. Elle nâa jamais voulu ĂȘtre une sainte martyrisĂ©e. Elle a choisi. Elle a dit oui. Elle a acceptĂ© sa mission. Elle aurait pu rester dans sa campagne. Mais elle a pris lâĂ©pĂ©e. Elle a suivi la voix. Elle a combattu pour un idĂ©al plus grand quâelle.
Et elle ne sâest jamais posĂ©e en victime. Elle nâa jamais dit :« Regardez ce quâon mâa fait. » Non.
Elle a dit :« Jâai fait ce que jâavais Ă faire. »
đĄïž IntĂ©grer la guerriĂšre
Et moi, dans tout ça ? Jâai dĂ» regarder ma propre part de guerriĂšre. Celle que je refoulais. Celle que je jugeais trop "masculine", trop "violente", trop "dangereuse" pour ĂȘtre alignĂ©e avec lâamour.
Mais elle était là . En moi. En colÚre. En feu.
Je lâai vue, cette part. Elle tapait ma version bisounours, lui criait dessus. Il a fallu les rĂ©concilier. Il a fallu que je comprenne que la guerriĂšre ne vient pas dĂ©truire la douceur. Elle la protĂšge.
Depuis ce jour, je la vois. Ma guerriÚre. Elle est magnifique. Elle veille. Elle tient son épée avec grùce. Elle est droite. Solide. Et douce à la fois.
đ Ce que Jeanne mâa transmis
Ce que Jeanne dâArc est venue mâenseigner, câest que la paix ne se construit pas avec des fleurs et des cĂąlins. La paix se construit avec des choix courageux. Avec des frontiĂšres claires. Avec un cĆur alignĂ©.
Elle mâa appris que je peux aimer, pleurer, prierâŠEt aussi dire non, trancher, combattre.
Elle mâa appris que je suis responsable. Que mes choix façonnent mon monde .Et que mĂȘme si le chemin est rude, je suis lĂ pour lâassumer.
đ Une mĂ©moire vivante
La mĂ©moire de Jeanne dâArc est vivante. Elle pulse encore dans lâinvisible. Ce nâest pas une relique du passĂ©. Câest une flamme que beaucoup portent dans leurs cellules, mĂȘme sans le savoir.
Et elle ne vient pas punir. Elle ne vient pas condamner. Elle vient rappeler que tu peux ĂȘtre un guerrier ou une guerriĂšre de lumiĂšre, avec ta robe blanche, ta tendresse, ta compassion⊠et ton Ă©pĂ©e.
Elle vient te rappeler que tu es souverain(e) de ton territoire. Et quâil est temps dâarrĂȘter de le laisser envahir par peur de faire du bruit.
« Jeanne, merci. Pour ton feu. Pour ta force. Pour ton exemple. »
đ Avec tout mon amour (et mon Ă©pĂ©e bien rangĂ©e dans le dos),
Marie-Noëlle



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