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Photo du rédacteurMarie Noelle Bon

Les anniversaires de souffrance


Il y a presque 20 ans, mon anniversaire arrivait. Cette année-là je fêtais mes 40 ans. Pour une fois, j'ai décidé d'organiser une fête et de célébrer cet âge symbolique.

C'était une première pour moi, car étant né 8 jours avant Noël, enfant, ce jour là passait aux oubliettes.



J'étais tellement heureuse !


Quelques jours avant, des amis nous ont invités, mon compagnon et moi à un dîner. Au dernier moment j'ai voulu annuler, car je ne me sentais pas en forme. Mais ma bonne éductation me disait :'tu ne peux pas les planter ainsi au dernier moment !". Alors j'ai mis ma douleur de côté, et je me suis résignée à leur faire plaisir.


Quelle soirée de honte !

Alors que nous commençions le repas, j'ai été prise de violents maux de ventre. Je me suis précipitée aux toilettes, et j'ai commencé à vomir. Peut-on appeler cela des vomissements ? Pendant plus de 2 heures je me suis vidée. Rien ne pouvait stopper mon corps à rejeter ces déchets. Je me sentais tellement honteuse, de monopoliser ainsi les toilettes. Je me demandais ce qu'ils pouvaient penser.


C'est vrai sincèrement, quelle pitoyable invitée je faisais !

Je les entendais frapper à la porte en me demandant si tout allait bien. Les seules réponses que je pouvais leur donner étaient ces bruits effrayants de vidange.


Enfin çà c'est calmé, je suis sortie et j'ai dit à mon ami qu'il valait mieux rentrer. Arrivée chez nous, je me suis de nouveau réfugiée dans les toilettes, et mon ami a appelé un médecin.


Trois heures plus tard il est arrivé, me trouvant épuisée, blanche comme un linge. Il m'a prescrit des examens médicaux, dont une radio à faire dès le lendemain. Mon anniversaire était deux jours plus tard, et je voulais être en forme.


Donc je suis allée faire cette radio. Alors que j'attendais dans le box le résultat, le radiologue est arrivé m'expliquant qu'il serait plus prudent de faire un autre type d'examen. Et là la sentence est tombée. Cet homme adorable m'a expliqué qu'il y avait une grosse obstruction, qu'il avait téléphoné à mon médecin et que je devais immédiatement aller le voir qu'il m'attendait.


Cela ne me laissait rien présager de bon !


La peur au ventre, j'ai obéi. Arrivée au cabinet, la secrétaire m'a dit : "Le docteur X a du s'absenter, il vous demande de ne pas manger du weekend, de boire beaucoup d'eau et de vous rendre lundi matin à l'hopital pour rencontrer le chirugien". A ce moment là je me suis dit : "le radiologue s'est affolé pour rien, si mon médecin me dit que cela peut attendre lundi". J'étais bien trop occupée à penser à mes 40 invités qui venaient le lendemain pour fêter mes 40 ans.


Le samedi est arrivé, avec toute sa frénésie de préparation. Mon ami voulait que j'annule mais là je me suis fâchée et j'ai dit : "NON ! je ne vais pas laisser ces douleurs me gâcher ce moment !". J'ai avalé des tonnes d'antalgiques, camouflé mon teint pâle et mes yeux cernés, affiché un grand faux sourire et j'ai accueilli mes invités pour une soirée inoubliable.


Mais j'avais surestimé ma force. Au fil de la soirée, la seule pensée qui m'animait était que tout le monde parte, que je puisse me cacher au fond de mon lit, pour pleurer ma douleur. Le dimanche fut une journée horrible où la douleur prenait un malin plaisir à me rappeler qu'elle m'avait sous sa coupe.


Lundi matin 8 h je me suis présentée à l'hôpital. Au vu de la tête du chirurgien j'ai compris que c'était grave. Il m'a avoué, tout à son honneur, qu'il ne pouvait pas pratiquer cette opération trop délicate, et que j'avais une chance sur deux de mourir.


J'étais effondrée, épuisée de ces souffrances, de ces maladies, de ces opérations qui me harcelaient depuis tant d'années !

J'ai été envoyée dans un autre hôpital, et l'opération a eu lieu.... Ensuite ce fut de longs mois de convalescence sans alimentation juste des compléments liquides hypervitaminés.


Cette dernière opération a été une vraie aubaine. Ces longs mois où j'étais un zombi, je me suis mise à réfléchir à toutes les fois où j'étais tombée gravement malade, et que j'avais subi une intervention chirurgicale.


La compréhension de mes maux !


Pendant 8 jours j'ai écrit. Poser sur le papier toutes ces années de souffrance, en notant les périodes. J'ai pris conscience, qu'à chaque fois c'était à la même période de ma vie. Au moment de mon anniversaire. Je venais de comprendre qu'à chaque fois que le jour de mon anniversaire arrivait, j'étais malade et la mort venait me frôler.


Ce n'était pas un hasard, non, juste un messager qui venait me dire : "tu préfères mourir que vivre".

C'était vrai tous les ans, à partir du mois de septembre je commençais à ressentir différents symptômes et en décembre je finissais sur une table d'opération. En décodant ce message j'ai compris que ce n'était pas un seul anniversaire mais deux.


J'étais une survivante à deux êtres chers, à mon premier amour décédé en septembre et à mon jumeau décédé le jour de notre naissance. Je me sentais coupable de leurs morts, alors je me punissais en voulant mourir.


Un long voyage de guérison, car ces deux anniveraires étaient aussi des messagers de mon âme m'invitant à aller à la rencontre de mes mémoires karmiques

J'avais fait un premier pas, pour un voyage qui fut bien long. Durant lequel j'ai voulu à de nombreuses fois baisser les bras, me laisser glisser au fond du trou de la souffrance et de la mort.

Mais j'ai tenu. Comment ? Par une force mystérieuse que je ressentais en moi. Une force qui me disait de continuer que bientôt tout cela me serait utile, et elle avait raison !


Mes 50 ans sont arrivés au coeur d'une Marie en pleine forme, pleine de joie et de vie !

Certains événements traumatiques de notre vie, deviennent chaque année des anniversaires, de beaux messagers qui nous racontent notre histoire karmique, et qui nous invitent à nous en libérer.



Et vous, quels sont vos anniversaires de souffrance ?








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