« Personne ne veut de moi »
- Marie Noelle Bon

- 25 août
- 5 min de lecture

« Marie Noelle,
Je n’ai jamais écrit un message comme celui-ci. Mais aujourd’hui, il le faut. Parce que quelque chose de bouleversant s’est produit grâce à ton livre, et que je veux que tu saches ce qu’il a réveillé en moi.
Depuis que je suis enfant, une phrase résonne en boucle comme un refrain cruel : personne ne veut de moi.Ni la Terre. Ni le Ciel.
Mon enfance d’ombre
Petite fille, j’étais celle qui restait toujours en marge. Dans la cour de l’école, je voyais les autres former leurs groupes, se courir après, partager leurs secrets, rire à gorge déployée. Moi, j’étais à côté. Assise sur un banc, feignant de jouer avec une brindille ou de regarder ailleurs pour cacher que personne ne m’appelait.
Je n’étais jamais choisie. Pas pour les jeux d’équipe, pas pour les anniversaires, pas pour les confidences d’amitié. J’étais transparente. Comme un fantôme en chair et en os.
Cette sensation de ne pas exister me rongeait déjà. Mais comment le dire, quand on a dix ans ? Alors je me taisais. Je rentrais chez moi avec ce poids. Et le soir, dans mon lit, je pleurais en silence, le visage enfoui dans l’oreiller pour que personne n’entende.
L’amour qui répète la blessure
Puis est venue l’adolescence. J’espérais que l’amour, peut-être, viendrait me donner une place.Mais il n’a fait que répéter la blessure.
Je n’étais pas celle qu’on présentait fièrement aux parents. Pas celle qu’on invitait à Noël ou aux mariages. Non, j’étais “l’autre”. Celle qu’on appelle en secret, dans les moments de doute ou de crise, mais qu’on cache quand il s’agit de célébrer.
Tu sais ce que ça fait, Marie Noelle ? C’est comme si on me disait sans cesse : tu n’es pas assez bien pour être la joie de quelqu’un, juste assez pour être son ombre.
À chaque fois, je me persuadais que j’allais enfin compter. Mais non. J’étais l’intermède, jamais l’histoire principale.
Le gouffre de solitude
Au fil des années, ce schéma a creusé un gouffre en moi. La solitude est devenue ma compagne la plus fidèle. Un vide constant, qui aspirait toute ma joie de vivre.
Et puis est venue l’idée qui s’impose quand on ne voit plus d’issue : mourir. Cela me semblait la seule porte de sortie.
Mais même la mort ne voulait pas de moi. J’ai connu des accidents, des instants où j’aurais dû basculer. J’ai eu des gestes désespérés. Et pourtant, chaque fois, je revenais. Comme si quelque chose me rejetait aussi de ce côté-là.
Alors la phrase est devenue une certitude :En bas, en haut, personne ne veut de moi.
Les chemins tentés
J’ai essayé pourtant, Marie Noelle. Des thérapies. Des stages. Des lectures spirituelles. Tout ce que je pouvais. Mais au bout du compte, toujours la même constatation : j’étais seule. Personne ne voulait de moi.
Le mail qui revient
Et puis un jour, ton mail. Tu parlais du Livre des 12 Mémoires de l’Âme.
Je l’ai lu en diagonale. Ma réaction a été sèche : À quoi bon ? Qu’est-ce que ça va changer de savoir ce que j’ai vécu ? Ma vie d’aujourd’hui est déjà assez lourde.Je l’ai supprimé.
Mais deux jours plus tard, il était de nouveau là. Le même mail, revenu d’entre les corbeilles. Identique. Comme s’il avait refusé de disparaître.
Alors j’ai pensé : “Peut-être que ce n’est pas un hasard. Peut-être que je dois l’écouter.”Et je l’ai commandé.
La rencontre avec la Mémoire d’exil
Quand j’ai reçu le livre, j’ai été presque effrayée par son épaisseur. Plus de 70 pages. Je ne savais pas par où commencer.
Alors j’ai ouvert la table des matières. Et là, un titre m’a arrêtée net : La Mémoire d’exil.
En lisant ce mot, mon souffle s’est brisé. Une vague de tristesse m’a envahie, comme si toute ma vie s’effondrait dans ce mot. J’ai ouvert le chapitre.
Dès les premières lignes, j’ai su que c’était moi :
« Tu as toujours eu le sentiment d’être rejetée, que ce monde ne t’a pas choisi, que tu n’as pas de place ni sur Terre ni dans le Ciel. Tu portes la blessure de l’exilé, celle qui marche sans terre promise, celle qui cherche encore un foyer. »
J’ai éclaté en sanglots. C’était ma vie, écrite là, noire sur blanc. Chaque mot m’atteignait comme une flèche dans la poitrine.
Puis je suis tombée sur cette phrase :
« L’exil n’est pas une punition. Il est la mémoire d’un arrachement. Mais ce que tu crois perdu n’a jamais cessé d’être en toi. Ton foyer t’attend dans ton propre cœur. »
Je l’ai relue encore et encore. J’avais du mal à y croire. Comment ce foyer pouvait-il être en moi, alors que j’avais passé ma vie à être rejetée de partout ?
Et puis, il y avait ta clé. Cette clé vibratoire que tu transmets à la fin du chapitre. Je l’ai murmurée comme une prière.
La nuit des songes
Cette nuit-là, j’ai rêvé. Et je n’oublierai jamais ces rêves.
Je me suis retrouvée dans un grand espace, comme une salle immense remplie de lumière douce. Une à une, les personnes de ma vie sont venues vers moi. Celles qui m’avaient ignorée, celles qui m’avaient rejetée, celles qui m’avaient utilisée, celles qui m’avaient oubliée.
Toutes.
Et chacune me disait : “Je t’aime. Pardonne-moi.”
Certaines pleuraient, d’autres posaient une main sur mon épaule. Je sentais leurs regards changer. Comme si enfin, je comptais. Comme si, pour la première fois, j’étais vue.
Je me suis réveillée en larmes, mais ce n’étaient pas des larmes de désespoir. C’était des larmes de délivrance.
Le matin différent
Quand je me suis levée, tout était différent. C’était comme si, pendant la nuit, quelqu’un avait repeint mon monde. Le noir avait cédé la place à une couleur nouvelle.
Je suis partie travailler, ce travail que je traîne comme une chaîne depuis tant d’années. Mais ce matin-là, je marchais avec une légèreté que je ne connaissais pas.
Arrivée au bureau, une collègue m’a regardée longuement.“Tu as rencontré quelqu’un ?” m’a-t-elle demandé, étonnée. que j’étais rayonnante.
Non. Je n’avais rencontré personne. Ou plutôt si : je m’étais rencontrée moi-même.
La clé retrouvée
Ce jour-là, j’ai compris quelque chose que je n’avais jamais cru possible.Ce n’était pas la Terre qui devait me choisir. Ni le Ciel. C’était moi.
En lisant ce livre, j’ai trouvé une clé. Et en l’utilisant, j’ai découvert que je pouvais enfin me vouloir, me choisir, m’aimer.
Alors oui, Marie Noelle : grâce à ce livre, pour la première fois de ma vie, j’ai pu dire :quelqu’un veut de moi.Moi.
Merci. »
Mon mot à moi
Quand j’ai reçu ce mail, j’ai eu les larmes aux yeux. Parce qu’il met en lumière une vérité universelle : beaucoup d’âmes portent cette mémoire d’exil, ce sentiment de rejet profond.
Mais ce témoignage nous montre qu’il est possible de la transformer. De retrouver un foyer, non pas à l’extérieur, mais en soi.
Merci à cette âme courageuse d’avoir accepté que son histoire soit partagée ici.
👉 Si ces mots résonnent en vous, peut-être que ce livre vous appelle aussi



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