Prendre le temps : de la survie à la vraie vie
- Marie Noelle Bon

- 8 sept.
- 5 min de lecture

Il y a dans notre époque une urgence qui nous ronge : l’urgence de guérir.
Nous voulons des solutions rapides, des réponses immédiates, des miracles instantanés.
Nous croyons qu’il suffit de trouver « la bonne méthode », « le bon guide », « le bon soin » pour que tout bascule. Alors nous courons. D’un enseignement à un autre. D’un stage à une formation. D’une pratique à une nouvelle.
Comme si la guérison était au bout d’une route pavée d’expériences accumulées.
Et pourtant, cette course nous ramène toujours au même point : la fatigue, la déception, l’impression de tourner en rond. Car la guérison n’arrive jamais en courant. Elle arrive quand on prend le temps.
Pourquoi courir après la guérison ne mène qu’à la souffrance
Beaucoup d’âmes en chemin tombent dans ce piège : croire que la guérison viendra d’une technique miraculeuse. Alors elles consomment les enseignements comme des produits, empilent les expériences sans jamais les intégrer.
Mais la guérison n’est pas une course. Vouloir la précipiter, c’est renforcer la blessure : on nourrit l’attente, on accumule la frustration, et on finit par se dire « je n’y arriverai jamais ».
Le temps : une ressource sacrée trop souvent oubliée
Nous vivons dans une société où le temps est compressé, chronométré, réduit à un agenda. On nous apprend à être efficaces, rapides, productifs. Mais l’âme, elle, ne fonctionne pas ainsi. Elle a son propre rythme, proche de celui de la nature : un rythme lent, circulaire, profond.
Le temps est la vie
Prendre le temps, c’est honorer le mouvement naturel des choses. C’est comprendre que la transformation ne se force pas : elle mûrit, comme une graine qui se déploie en silence sous la terre avant d’oser sortir vers la lumière.
La métaphore du jardin intérieur : graines, racines et mauvaises herbes
Imagine que chaque enseignement que tu reçois, chaque soin, chaque prise de conscience, soit une graine plantée dans le jardin de ton être. Ces graines portent en elles un potentiel immense : guérison, transformation, libération, éveil.
Mais comme tout jardin, elles demandent :
Du temps pour germer.
De l’attention pour être arrosées.
Du soin pour enlever les mauvaises herbes.
De la lumière pour grandir.
Si tu plantes une graine aujourd’hui mais que demain tu cours en chercher une autre, puis encore une autre, sans jamais revenir vers la première, que se passe-t-il ?
La première se dessèche. La deuxième ne prend pas racine. La troisième se perd dans un sol non préparé. Et bientôt, ton jardin n’est qu’un terrain envahi de mauvaises herbes — les pensées limitantes qui murmurent : « Je n’y arriverai pas, ça ne sert à rien, ce n’est pas pour moi… »
La guérison n’est pas immédiate : elle naît de l’intégration
Un enseignement non intégré reste une graine non germée. Il crée de l’espoir à court terme, mais de la désillusion à long terme.
La guérison ne peut pas être instantanée. Elle se manifeste quand l’enseignement descend du mental au cœur, puis du cœur au corps. Ce n’est pas la pratique seule qui change la vie, mais la manière dont tu l’intègres et la fais tienne.
Comprendre l’enseignement avant d’espérer la guérison
Ce qui transforme vraiment, ce n’est pas la guérison en elle-même. C’est l’enseignement que tu comprends et intègres.
Lorsque tu comprends pourquoi une blessure est là, tu commences déjà à la transformer.
Lorsque tu acceptes une situation comme une initiation, elle perd son pouvoir destructeur.
Lorsque tu vis l’enseignement dans ton quotidien, tu prépares le terrain pour que la guérison vienne naturellement.
La guérison n’est pas la cause du changement : elle en est la conséquence.
Elle arrive après, comme la fleur après la germination et la croissance de la tige.
Survivre ou vivre : le choix que nous faisons chaque jour
Courir après la guérison, c’est survivre. On vit dans l’attente, dans l’angoisse du « pas encore », dans le sentiment que la vie sera meilleure demain, quand on aura trouvé « enfin la solution ».
Prendre le temps, c’est vivre. C’est s’arrêter, respirer, accueillir le chemin tel qu’il est.
C’est choisir de goûter à chaque instant, même imparfait, même inachevé. C’est comprendre que la vie ne commence pas « après la guérison », mais qu’elle se vit déjà maintenant, dans la lente intégration de chaque pas.
Comment entretenir les graines de la transformation intérieure
Comme un jardin, ton être intérieur demande du soin et de l’entretien. Voici quelques clés :
Planter avec conscience
Ne cherche pas à accumuler les pratiques.
Choisis une graine — un enseignement, une méditation, une clé vibratoire — et honore-la.
Arroser régulièrement
La régularité compte plus que l’intensité. Mieux vaut 5 minutes de pratique quotidienne qu’une immersion de 3 jours oubliée dès le lendemain.
Enlever les mauvaises herbes mentales
Chaque pensée limitante est une herbe qui peut étouffer ta graine. Quand tu entends en toi : « Ce n’est pas pour moi » ou « Je n’y arriverai pas », remercie cette voix puis choisis de la remplacer par une affirmation de confiance.
Apporter de la lumière et de la joie
Apporte de la gratitude et de l’amour à ton chemin. Si tu pratiques avec lourdeur, la graine se fatigue. La guérison naît dans la lumière du cœur, pas dans la contrainte.
Cultiver la patience sacrée
La graine a besoin de son rythme. Forcer ne sert à rien, mais attendre avec confiance change tout.
Le danger de la course après les solutions miracles
Lorsque nous refusons de prendre le temps, nous créons une spirale de souffrance :
Nous nous nourrissons d’attentes irréalistes.
Nous nous épuisons à chercher à l’extérieur.
Nous nous décourageons quand les résultats ne viennent pas.
Nous accumulons des désillusions, qui deviennent des poids supplémentaires.
Ainsi, la course après la guérison finit par renforcer la blessure initiale.
La sagesse des cycles et des saisons de l’âme
Le temps est un maître. Il enseigne la patience, la confiance, la maturation. Chaque saison a son rôle : l’hiver de l’introspection, le printemps de la germination, l’été de l’épanouissement, l’automne du détachement.
Vouloir tout vivre en même temps, c’est comme demander à une graine de fleurir sans racines.
Vouloir éviter l’hiver, c’est empêcher le printemps d’arriver.
Prendre le temps, c’est déjà commencer à guérir
La guérison ne se trouve pas dans la course, mais dans l’intégration. Elle ne se trouve pas dans l’accumulation, mais dans la profondeur.Elle ne se trouve pas demain, mais ici, maintenant, dans la manière dont tu accueilles le chemin.
Si tu veux vraiment guérir, arrête de survivre. Prends le temps. Respire. Honore les graines que tu as déjà plantées. Entretiens-les avec douceur, lumière et patience. Et regarde-les grandir, lentement mais sûrement, en toi.
Car prendre le temps, c’est commencer à vivre. Et vivre, c’est déjà la guérison.
« Là où se referme cet article s’ouvre un nouveau sentier… Si ton âme désire continuer à semer et cultiver ses graines d’éveil, je t’invite à explorer mon espace sacré de soins et d’enseignements : Découvrir mes créations de lumière. »


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