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Je hais mes kilos !

Dernière mise à jour : 6 mars 2023


Les kilos émotionnels
Le poids, comment perdre des kilos ?

"Retire immédiatement cette photo !" Quelle horreur, je venais d'ouvrir ma page facebook, et qu'est-ce j'ai vu ? Une photo de moi, mais une photo abominable, je ne me reconnaissais plus ! Ma fille venait de la partager sur mon journal.


La colère, la honte, enfin un mélange des deux, m'ont poussée à attraper mon téléphone, à composer son numéro et à lui crier de retirer cette photo. Elle ne comprenait pas. Elle me disait "mais regarde maman tu es magnifique !" Et moi je voyais un gros tas de graisse, qui débordait dans tous les sens. Ce n'était plus un ventre que j'avais mais une bouée, énorme, grossièrement énorme !


Je lui ai alors répété encore et encore de la retirer, elle ne voulait pas. Mais j'ai fini par gagner, mais pas une victoire que l'on savoure. Non une victoire qui laisse un goût amer de honte et de questionnement.


Comment en étais-je arrivée à ce stade ?


Cette photo a été un électrochoc qui m'a mis face à ce que je ne voulais pas voir. Je ne peux pas dire : "oh ! étrange, je n'avais rien vu !" . Ce serait faux ! C'était en 2011, depuis des mois, je faisais l'autruche. J'achetais des vêtements plus grands, plus larges, de vraies tenues de camouflage !


Mais comment étais-je passée de la taille 36 à la taille 42 en 6 mois. Un mystère je vous l'avoue.

Six mois auparavant maman était morte. Après son décès, je me suis alimentée de café et de cigarettes. Comme vous le constatez des repas riches en calories ! Et pourtant plus les semaines passaient et plus je grossissais. J'essayais d'oublier, d'oublier ce corps qui m'horrifiait, que je détestais. Au début, je suis allée voir une diététicienne, puis une nutritionniste mais rien n'y faisait. Je grossissais !


Mais ce jour là, même si la vue de ce que j'étais devenue fut insuportable, ce fut une bénédiction. J'ai enfin accepté de me voir, et de décider qu'il était temps pour moi de me reprendre en main.

A cette époque j'étais en déplacement toute la semaine. Je partais le dimanche soir, et je rentrais le vendredi soir, le temps de vider ma valise et d'en préparer une nouvelle. le Dimanche qui a suivi, je suis arrivée à mon hôtel mal à l'aise. J'avais l'impression que tous les regards étaient posés sur moi; Que les gens chuchotaient dans mon dos : "regarde là mon dieu comment peut-on se laisser aller ainsi !".


Je me suis réfugiée dans ma chambre, et j'ai éclaté en sanglot. J'ai pleuré toute la nuit, sur moi, sur ma vie, sur ce poids, sur la mort de maman et papa... Le lendemain matin, je suis partie chez les clients, juste mes jambes car le coeur n'y était pas. La journée fut longue, elle s'éternisait, s'apesentait comme la honte qui me submergeait.

Le soir je me suis vite cachée dans ma chambre et là je suis allée à la rencontre de ces kilos qui me narguaient. J'acceptais enfin d'aller écouter ce qu'ils avaient à me dire. Je me suis allongée et j'ai porté ma conscience sur eux, sur ce ventre qui me faisait horreur. Ce truc mou, flasque, beurk dégoutant ! Pendant 5 jours, tous les soirs, et une grande partie des nuits, j'ai parlé à mon corps, à mon coeur, j'ai écrit, je me suis vidée...


Le vendredi de retour chez moi, j'étais impatiente de me peser. En effet, dans la semaine je me suis sentie flottée dans mes vêtements. J'ai même du faire l'achat d'une ceinture pour tenir mon pantalon ! Mais arrivée chez moi, je n'ai pas eu besoin de la balance. J'avais une soirée avec mes proches et dès qu'ils m'ont vu, ils se sont tous exclamés : "Maman, tu es malade, tu as trop maigri". Moi leur répondant : "NON, je me sens tellement bien". Toute la soirée ils m'ont fait part de leur inquiétude, et m'obligeant à aller voir mon médecin.


Le lendemain j'ai obéi à mes enfants. Quand je suis entrée dans le cabinet le médecin qui me connaissait bien et qui m'avait vu 15 jours plus tôt, lui aussi fut très surpris. Je lui ai expliqué que mes enfants m'avaient poussé à venir le consulter pour la grande perte de poids. Bien sûr il leur a donné raison. J'avais perdu 15 kilos en une semaine, j'étais revenue à la taille 36. Incroyable mais vrai !



Direction hôpital !


immédiatement il m'a envoyé à l'hôpital en médecine interne, j'ai accepté pour rassurer tout le monde. Après une batterie d'examens sur plusieurs jours, et un arrêt de travail, la conclusion médicale était : tout est parfait. La médecine n'a pas pu expliquer cette transformation aussi rapide.

Mais moi je savais pourquoi mais personne ne voulait m'écouter.


Je m'étais vidée du poids des larmes, du poids de la culpabilité, du poids de la colère du chagrin d'avoir perdu mon papa et ma maman, de me retrouver orpheline, terrorisée par la suite de ma vie. Peu importe à quel âge nous perdons nos parents, nous redevenons de petits enfants.

Après la mort de mes parents, c'était comme si je n'avais plus envie d'exister. Ils étaient partis avec le secret de ma naissance. Une part de moi était enterrée avec eux. Et c'était cette part qui se manifestait en me criant : "Marie tu existes, tu as le droit de prendre ta place." Mais comme je ne l'écoutais pas, et que chaque jour je devenais de plus en plus invisible aux yeux de la vie, mon corps a grossi pour me montrer que j'étais bien là et vivante.



L'émotionnel la source de bien des maux


Bien souvent quand les kilos se rebellent contre les régimes, le sport, c'est que leur source n'est pas dans le nombre de calories ingurgitées, mais plutôt dans tout ce que nous portons et que nous nous cachons.

Toutes ces émotions que nous avons stockées en nous disant : "oh çà va passer". Mais rien ne passe comme çà ! Si l'émotion se présente c'est bien qu'une part de nous est malheureuse, qu'elle a besoin de nous, alors elle décide de se faire voir, Elle va prendre de la place et se mettre à grossir.


"Et là tu me vois, maintenant", c'est ce qu'elle nous crie au travers ses kilos qui s'incrustent et que rien ne peut déloger.


Notre corps est le livre de nos vies, de nos joies, mais aussi de nos souffrances. Il raconte notre histoire, à nous de décider d'accepter de la lire, pour nous alléger de tous ces poids que nous refusons de voir.


Ecouter notre corps est le plus beau cadeau que nous puissions nous offrir, et il nous enveloppera de gratitude.





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